dimanche 4 mars 2012

Feydeau, l'improbable branchitude


Monsieur Caouic en était tout émoustillé d'avance. Sur le service public, il faut l'avouer, les teasings pour les soirées cathodiques sont souvent bien foutus. Donc ma moitié comptait les jours avant la grande soirée théâtre, mêlant Feydeau et la Comédie française, excusez du peu. Le truc vraiment sympa, aussi, avec le service public, c'est que les acteurs jouent pour de vrai devant une vraie salle avec de vrais spectateurs qui ont payé leur place, et le tout est retransmis en direct à la télé. Ça remet un tout petit peu le téléphage à sa place. Et ça lui montre que le spectacle vivant, ce n'est pas le cul dans le canapé. Enfin bref.
Moi, j'étais moyen partante. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je m'attendais à ce que ça crie, ça hurle, ça en fasse des tonnes, ça claque les portes et ça ouvre celles des placards habités par des messieurs en caleçons longs. Bon. Il y a eu un peu de ça. Mais quelle mise en scène ! J'ai eu l'impression que Feydeau avait été débarrassé du poids des ans. Un Feydeau à la drôlerie moderne, vraiment. J'ai ri aux larmes devant le jeu de certains comédiens absolument ahurissants : parce que non, la Comédie française, ce ne sont pas que de vieux croûtons puants qui se paluchent sur Racine. La Comédie française, ce soir-là, c'étaient de jeunes actrices appétissantes, des hommes entre deux âges moches ou à la plastique réellement atypique, et puis surtout un pseudo-valet totalement bidonnant, tant par sa diction que par ses attitudes et sa manière de bouger, élastique.
Quelques jours après cette belle soirée de théâtre généreuse et rigolote, je suis tombée par hasard sur l'entretien de François Bunel à 17 h sur Inter. Il recevait Jérôme Deschamps, le metteur en scène. Je me suis surprise à prolonger sensiblement un voyage en voiture pour écouter encore quelques mots, quelques idées de ce grand monsieur. Qui a répondu à LA grande question que je me posais en regardant la pièce : tout est-il écrit dans les didascalies ? Jusqu'où est-ce que cet humour est celui de Feydeau ou bien celui de Deschamps ? Je ne vous en dis rien, je vous laisse y réfléchir, retrouver la pièce quelque part pour vous en délecter.

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