dimanche 4 mars 2012

Pas un écrivain ? Allez...


Il y a des promos qui m'agacent, et puis d'autres qui me transportent. Bernard Pivot sort un livre ! Ce qui est déjà un événement. Mais en outre, il s'agit d'un ouvrage autobiographique... Bon, il n'est pas allé chercher bien loin puisqu'il a cédé aux sirènes de l'adécédaire (ça me rappelle un autre livre édité il y a peu, par un autre monsieur aimé de moi : leDictionnaire amoureux des dictionnaires, d'Alain Rey) pour nous raconter un peu sa vie et son oeuvre. Il est déjà passé deux fois sur Inter, le Pivot. Il a dit en partie les mêmes choses, évidemment (même sur Inter les journalistes posent à peu près tout le temps des questions identiques, penser à faire un article là-dessus !), mais c'était tout de même absolument délicieux.
Je l'aime cet homme, presque comme un ancien amant, mais intellectuel. Avec lui, le discours est échange, le livre est nourriture, l'intérêt est sincère. Facile de s'identifier, Pivot ne joue pas, Pivot aime vraiment les livres et les écrivains, il les préfère à sa gloire, à sa personne même. Il admet d'ailleurs y avoir sacrifié une partie de sa vie de famille. A lire entre douze et quatorze heures quotidiennes ! Quel homme. On n'en fait plus des comme ça. Bernard restera donc inégalé, irremplaçable, évocation cérébrale autant que sensitive des soirées du vendredi, en rentrant de la semaine d'hypokhâgne, où Maman et moi nous retrouvions sur le canapé familial pour notre rendez-vous avec lui et son Bouillon de culture. Si la communication n'était pas toujours aisée entre nous à l'époque, Pivot abolissait les incompréhensions pour ne laisser place qu'à la communion et à l'interaction face à une foultitude de sujets. Toujours avec cet enthousiasme, ce sourire, ce dynamisme... Exigeant et populaire à la fois : c'est l'un, sinon le, dernier héros cathodique. Personne n'a réussi à faire aussi bien depuis. Sauf Taddéi peut-être. Mais ma préférence ira toujours à ce grand monsieur qui croit toujours qu'il est insignifiant (à force d'avoir trop fréquenté les auteurs immortels, peut-être) alors qu'il a accompli en moi la fusion entre le populaire et l'élitisme, le mental et le sensuel, la télé et l'excellence.
... Et je n'ai pas encore lu son bouquin ! D'ailleurs, en rangeant les livres dans les bibliothèques de la nouvelle maison caouiquesque, j'ai retrouvé un autre de ses ouvrages (assez rares me semble-t-il, si ce n'est un roman de jeunesse qu'il regrette aujourd'hui), intitulé Le métier de lire. Puisque le déménagement récent et ses conséquences me privent de télé, d'internet et de téléphone, pourquoi ne pas me plonger dans ce Métier, en attendant de me procurer ses Mots de ma vie ?

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