dimanche 4 mars 2012

Mémoire d'un jeune trentenaire


Après avoir frissonné devant les dorures et la douceur de Fra, il nous restait juste le temps pour un biryani succulent sur le pouce dans un boui-boui improbable avant de filer au théâtre des Bouffes du Nord pour découvrir - surprise made in Grande Amie ! - le nouveau spectacle de Vincent Delerm. On l'a adoré, détesté, on lui a fait porter tous les étendards, tous les héritages. A présent, peut-être, on peut considérer son travail avec un peu de sérénité, d'objectivité. Personnellement, j'ai toujours aimé. Beaucoup. Une question de génération. On était à la même fac en même temps, je l'ai interviewé juste avant la sortie de son premier album, mais cela, c'est peanuts. Vincent Delerm, c'est tellement plus fondateur, est mon frère de culture musicale : Souchon, Caradec, et tellement d'autres...



Enfin toujours est-il que nous voilà, nos augustes séants délicatement posés sur des coussins, devant le premier rang, soit sur scène, les yeux écarquillés devant lui. Il est au piano, il danse au milieu de la scène, il parle, il chante, il écoute les voix off, devant lui, quelques objets, derrière lui des images, des bouts de film, des références par milliers. Tout nous parle, tout nous interroge et nous ramène à nous, depuis les prénoms jusqu'aux lieux. Il rit de son petit complexe de provincial... ou plutôt il rit du snobisme parisien, apparemment. 
Moment d'émotion intense où deux manières de séquences se téléscopent : celle où il admet une étape dans la vie, de celles qui donnent à ressentir le reste-à-vivre ; et celle où, juste après avoir expliqué qu'il était de ceux qui ne dansent jamais dans les boums, préférant se tenir un verre à la main dans un coin sombre, il se met à bouger puis à danser franchement : on n'a qu'une vie, bordel, sortons de nos carcans et... allons voir le spectacle de Vincent Delerm ! Il y a du vélo, du tennis, de vieilles reprises de tubes intemporels en italien sur une cassette ayant trop séjourné sur la plage arrière d'une voiture, il y a même des références au quartier bernayen du Bourg-Dessus, il y a des chansons inédites, du cinéma, il y a la voix de Woody Allen, au tout début ! Et plein d'etc.

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