Il n'avait pas encore tout dit, tout donné, tout inventé. Thomas Fersen poursuit son voyage dans les mots, les notes, les ambiances, les collaborations musicales... Il ne change pas, si ce n'est une petite calvitie moniale naissante... Il est toujours le jeune homme, le dandy à la voix suave et un peu traînante, il a toujours son air faussement nonchalant, comme s'il se baladait toujours, comme s'il ne bossait jamais. Ses premiers albums sont tellement cultes pour moi que les derniers me paraissent encore très récents, pas encore passés à ma postérité intime. Mais sur scène - ce devait être la troisième ou quatrième fois que je le voyais - quel charme, quel charisme, quel humour, quel romantisme aussi...
C'est ce qu'il a voulu pour cette tournée, le romantisme, mais "un romantisme noir", me disait-il au téléphone, au creux d'une conversation passablement bombatomiesque pour moi, moi la fan depuis si longtemps... Il était drôle, cool, reconnaissant quand je lui dévoilais mon amour sans borne. Il a ri aussi quand je lui ai raconté, le souffle court, que mon petit cousin assisterait avec lui à son premier concert, ce petit garçon même qui chantait à tue-tête son dernier titre radiophonique...
C'est peut-être aussi simple que cela, trousser des ritournelles pleines de premier, deuxième et troisième degré, depuis le bon mot qui fait rire jusqu'aux recoins les plus poignants d'une poésie intemporelle : se promener tel un vagabond avec son dictionnaire personnel et son énorme imaginaire à nul autre pareil, se promener d'un instrument à l'autre, se promener d'une scène à l'autre... Et entre-deux, silence. Pas de blog, de gros titre, de twitt... Non, juste de la musique, des paroles et des scènes. A l'ancienne. Et on en redemande toujours.
La Chauve-Souris, Monsieur, Saint-Jean-du-Doigt, et tant d'autres... Oui, on en veut encore !
A la fin du concert, Thomas Fersen est venu rencontrer son public, souriant et accessible. Un petit moment indescriptible...
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