La dolce vita ce dernier vendredi soir. Monsieur Caouic et moi, nous n'y sommes pour personne. Direction une petite ville littorale pour découvrir un resto brique et poutres avec une cheminée à l'âtre et plein de vieilles pubs comme j'aime avant de filer dans une petite salle de spectacle. Du deuxième rang, je crois pouvoir dire que nous somme aux meilleures places pour profiter du set d'un génie : Ibrahim Maalouf.
Depuis la dernière (qui était aussi la première) fois que je l'ai vu sur scène, force est de constater qu'il n'a pas franchement gagné en confiance le micro en main, au moment d'interpeller son public. Qu'importe : quand il brandit sa trompette, il nous dit l'essentiel. La rage, la souffrance, la peur, l'espoir, la joie : rien n'est impudique, ce ne sont que des notes. Il a su cette fois encore s'entourer de musiciens hors pair, des pointures à qui il n'hésite pas à laisser la place sous les projecteurs, quand il s'efface, par-ci par-là. Il fait monter sur scène les élèves trompettistes de l'école de musique locale, à qui il est allé faire coucou la veille en leur apprenant un petit morceau... et en leur racontant ce que sa trompette à lui, moins brillante et avec un piston supplémentaire, a de révolutionnaire ; c'est son père qui l'a inventée, je crois qu'il n'y a plus que lui à savoir en jouer et le piston de plus, actionné par l'index de la main gauche, joue sur le demi-ton de la note en cours. Ça paraît technique, ça l'est, mais c'est le passeport vers son univers indescriptible, métissé, passionnant, envoûtant ! Un artiste de choix pour tenir notre chandelle, à Monsieur Caouic et moi-même !
Je ne m'en lasse pas.
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