lundi 26 mars 2012

Séries politiques chéries

Mon héroïne de ces dernières semaines ? Birgitte Nyborg. Ne vous y trompez pas. Cette dame, danoise de son état, est sexy, intelligente, humaine, honnête et volontaire. Et, le plus incroyable, c'est qu'elle est Premier ministre ! La série événement diffusée par Arte a fait un tabac, et il y a de quoi. Certes les séries politiques ont le vent en poupe, mais celle-ci est particulière. D'abord parce qu'elle est danoise. Oubliés les coups de théâtre, brushings et incursions de la vie perso à l'américaine, dans l'intrigue.



Birgitte parvient au pouvoir par l'audace dont elle fait preuve en emmenant une coalition gouvernementale derrière elle, en rassemblant divers partis. Négociations, compromis et choix cornéliens seront désormais son quotidien. Jusque dans son quotidien... personnel, justement, lequel est amené sans gros sabot. Au début, elle n'est "que" la chef du parti centriste. Elle prépare le petit déj de son mari et de ses deux enfants avant de partie bosser au "Château", le Parlement, en vélo. Elle repasse en regardant les émissions à la télé, elle s'occupe de ses enfants mais moins que son époux, qui a fait une croix provisoire sur sa brillante carrière pour rester un peu plus à la maison et assurer côté foyer. Oui oui, on croit rêver quand je l'explique comme ça. Mais la série rend tout cela parfaitement limpide, crédible et accessible. En plus de cela Birgitte et son Phillip de mari copulent comme de jeunes amoureux. Un couple très uni, quoi.



Bon évidemment tout ne va pas se jouer jusqu' à la fin au pays des bisounours. Birgitte va être confrontée à des problèmes qui vont émousser ses valeurs : dénoncer ou pas un politique d'un bord opposé, constituer un gouvernement, choisir un spin doctor (un des rôles clés de la série, complètement passionnant), parler à la télé, gérer une affaire d'Etat face à des représentants de pays étrangers, extrader ou pas un pseudo-terroriste avec la pression exercée par le pays qui le réclame, solutionner une affaire d'écoutes illégales dans les locaux d'un parti de gauche, calmer le jeu quand un de ses ministres est en ligne de mire, réagir en cas d'intérêts coïncidant entre le nouveau boulot de son mari et un énorme marché passé par la Défense, cacher ce qui se passe vraiment dans sa vie perso, se préparer à mentir, et puis finalement non... Et tellement d'autres choses encore. Le dernier épisode est une espèce de feu d'artifice d'amertume et de renoncement. Le prix à payer, peut-être ? Terrible, en tout cas. Evidemment, j'ai pleuré.



Parallèlement, on suit les trépidantes aventures de son incontournable spin Doctor Kasper, habile et audacieux, qui sait, après la lecture des journaux du matin, qui doit répondre à quelles questions dans quel organe de presse, pour résoudre les problèmes ou prouver l'unité du gouvernement...



Evidemment, il est très lié à une talentueuse journaliste de la principale chaîne de télé. Ainsi, la caméra nous emmène tour à tour au coeur de négociations secrètes et extrêmement pragmatiques entre élus, au milieu des conférences de rédaction de la chaîne de télé principale, ou encore à l'endroit des tractations et autres filouteries géniales du spin doctor. La politique, le journalisme, la communication.



Pas-sion-nant ! Le tout avec un rythme génial, toujours parfaitement compréhensible même pour les moins aguerris à cet univers, et avec d'excellents acteurs qui changent un peu notre vision du jeu, de la série, etc.
Arte, qui consacre une partie de son site à un véritable sous-site sur la série, promet de diffuser la saison 2 en... janvier prochain ! Que le temps va sembler long... alors que la troisième saison est déjà en train de se tourner !

Dans le même temps, quasiment, que je suivais, haletante, les aventures de Birgitte, ses amis et ses ennemis, une autre mini-série, française celle-ci, m'a occupée trois soirs sur France 2 : Les Hommes de l'ombre, avec Nathalie Baye et Bruno Wolkovitch notamment. Même thème, ou presque : le président de la République française meurt subitement, s'ensuit une campagne expresse pour lui succéder, qui n'élude en rien les secrets, complots, pièges, révélations et guerres de communication obligées. En trois ou quatre épisodes, évidemment, il est moins aisé de poser des personnages, de rendre l'action et les événements crédibles. Mais j'ai également adoré cette série française, avec nos codes, nos mécanismes et nos travers. Incroyablement instructif !



A quelques semaines des échéances présidentielles française et américaine, à l'heure où une femme dirige effectivement le gouvernement danois, la réalité rejoint la fiction. A nous d'être les scénaristes de la prochaine saison... Mais pas sans avoir jeté un petit coup d'oeil par-là !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire