Quel privilège d'être parmi les veinards à pouvoir entrer dans une belle salle feutrée tendue de rouge, pour une cérémonie parfaitement orchestrée, à la fois spirituelle, émouvante et drôle, visant à ouvrir officiellement un festival de cinéma. Après le mot d'accueil, la présentation des membres du jury et de son président, place au cinéma. Film d'ouverture : The Artist, la sensation à Cannes en mai dernier. Il faut dire que le fait de réaliser un long métrage en noir et blanc, muet, qui figure la transition précise entre le cinéma muet et le parlant peut paraître relever d'un défi impossible à tenir. L'histoire, d'ailleurs, est assez primaire. Mais voilà : il y a les acteurs, époustouflants et magnifiques (prix d'interprétation pour Jean Dujardin), la photo splendide et, ce que moi je préfère, les signes, les indices, les figures de style ici et là dans le film. Les jeux de miroir, les jeux avec les sons, les dernières secondes "parlées"...
Et puis la musique, incontournable, omniprésente, si sensible... Ludovic Bource, son compositeur, était là, sur la scène, dans la salle tendue de rouge, pour en parler... C'était bon...
Le muet, le parlant, la comédie musicale, le western, la comédie romantique, le film d'horreur, les effets spéciaux... et aujourd'hui la 3D ! Comme un homme, comme un pays, comme tout objet historique, le cinéma a son histoire avec ses fulgurances, ses dissensions, ses douleurs, ses éléments abandonnés sur le bord du chemin, prix du progrès. Une histoire qui reflète celle des sociétés. On ne s'en avise que davantage en visionnant The Artist. En se laissant emporter par son histoire simple et belle, sa happy end, tout ce qui peut faire qu'au cinéma, on rit, on rêve, on pleure et on ressort émotionnellement plus riche qu'en y entrant...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire