dimanche 4 mars 2012

L'horreur à bout de bras


J'avais adoré Vingt-huit jours plus tard (et les autres), forcément un autre film de Danny Boyle avec un nombre dans le titre ne pouvait que me ravir. En fait, il m'a retourné l'estomac. Donc j'ai adoré.
C'est un peu comme pour le Titanic. On connaît l'histoire, on connaît la fin, on arrive à la projection un poil incrédule. Mais finalement on se fait avoir. Car pour illustrer le triste épisode dans la vie de ce jeune aventurier, resté coincé 127 heures, donc, dans un ravin du Grand Canyon avec une main coincée et contraint à se couper le bras (!) pour en réchapper, Boyle (il est de la famille de Susan, çui-là, au fait ?) ne se contente pas de figurer le dégueulasse, le sang, toute l'horreur de l'auto-mutilation. En plus de tout cela, on a, surtout et pendant une grande partie du film, ce qui se passe dans la tête de l'infortunée victime. Ses souvenirs récents, ses regrets vis-à-vis de ses proches, des précautions qu'il n'a pas prises, de sa mère qu'il négligeait, de sa petite amie qu'il a laissée partir... Et puis tout bascule. Il perd les pédales à plusieurs reprises, et alors là on entre dans le petit monde de la folie qui s'emparerait de monsieur Tout le monde dans des circonstances similaires. Obsessions pour des peccadilles, rêves éveillés redondants, hallucinations... C'est là que Boyle excelle, on l'avait déjà vu dans Trainspotting. Il se permet beaucoup, parce que son histoire est vraie. Il a raison. Comme souvent.
En plus, mention spéciale à James Franco, époustouflant, et à la bande son, comme toujours 100 % terrible. Quasiment un personnage supplémentaire. Jugez par vous-mêmes : non seulement il trouve une chanson de Dido audible jusqu'au bout et pas rengaine, mais en outre il glisse habilement un Sigur Ros dans sa BO. Respect total.

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